Je reviens en force avec un titre choc ! Beaucoup d’articles en tête mais peu de temps pour les écrire (surtout avec une tablette et donc 2 doigts au lieu de 10…). Notamment j’espère bientôt vous raconter mon expérience no-poo, écrire un petit plaidoyer anti fessée et publier une présentation du multicuiseur de Philips. On dit ici « que Dieu puisse nous faciliter la tâche » (traduit au lance – pierre, désolée :D).
Alors, le mot « programme » vous a choqués? Pourtant, avec toutes ces méthodes que l’on nous vend lorsqu’on est jeunes parents, je ne vois pas de mot plus approprié.
En Occident, nous sommes des sociétés individualistes où l’indépendance est une des valeurs les plus haut placées dans les esprits. C’est donc naturellement que ce mot vient et revient et revient, encore et encore, dans les conseils au sujet de l’éducation. Au point que c’en est devenu un véritable leitmotiv. On demande à la fois aux enfants et aux parents d’être indépendants. Exemple flagrant : la raison n°1 du choix du non – allaitement ? La mère veut garder son indépendance.
Or, il s’agit d’un problème insoluble car la relation entre un mammifère et son petit est une dépendance totale. En effet, le nouveau – né est incapable de survivre seul. Il dépend de ses parents pour tout : manger, être propre, se protéger des dangers et même respirer (cf. travaux de McKenna). Et, comme la nature est bien faite, cette dépendance n’est pas tout à fait unilatérale : les parents aussi ressentent un besoin impérieux d’être avec leur progéniture et de répondre à ses demandes, le serrer contre soi, le sentir, le caresser ou, tout simplement, le contempler. Oh, c’est vrai qu’on a aussi besoin de prendre l’air et de voir autre chose ! Ne vous méprenez pas, je n’ai pas cessé d’avoir une vie personnelle en devenant maman, j’ai repris le travail (mi-temps de prof quand même, pas 70h par semaine !) aux 5 semaines de mon fils et cela m’a fait le plus grand bien, surtout qu’il pleurait beaucoup à cause d’un RGO non diagnostiqué. Mais cela n’a rien à voir avec le dressage à l’autonomie que certaines personnes (et certaines institutions) voudraient nous imposer. Entre autres :
– bébé doit s’endormir seul, dormir seul et se rendormir seul ;
– bébé doit rester seul sans pleurer ou appeler un parent ;
– bébé doit s’occuper seul ;
– bambin doit marcher seul ;
– bambin doit aller au pot…
A chaque fois, les parents doivent lutter contre leur instinct qui leur dit d’aider leur petit, de répondre à ses demandes, tout ça pour « le bien » de l’enfant.
Ces préconisations sont très paradoxales, ce qui les discréditent totalement à mes yeux, car elles s’accompagnent d’autres façons de faire qui vont totalement à l’encontre de l’autonomie de l’enfant :
– on le nourrit à la petite cuillère et ce jusqu’à un âge avancé où il serait largement capable de le faire seul (mais pas sans tâcher la belle nappe ou salir le beau tapis, c’est sûr…) ;
– on le cale dans un transat, puis dans un youpala, le mettant ainsi dans des positions qu’il n’est pas capable de quitter seul, freinant le développement de sa motricité ;
– on l’empêche de découvrir son environnement en multipliant les interdits ( « ne touche pas, ne monte pas, ne prend pas, ne fais pas… » ).
Tout ce que l’on parvient à accomplir de la sorte, c’est briser le lien de confiance mutuelle qui se serait développé naturellement entre l’enfant et ses parents et, par là même, entraver plus ou moins gravement la confiance du petit être en lui-même et en le monde qui l’entoure (et je ne parle pas de tuer dans l’oeuf toute notion de solidarité et fraternité, valeurs nuisibles au bon développement du captialisme).
Alors, comment faire pour que son enfant apprenne l’autonomie ? Bonne nouvelle : RIEN ! Si, si, je vous jure : votre enfant est naturellement programmé pour devenir autonome. Quand il développe sa motricité, ses capacités intellectuelles, ses connaissances du monde, son jugement, il devient, de fait, autonome. C’est écrit dans ses gènes ! Vous n’avez qu’à l’accompagner dans son développement en répondant à ses demandes et tout ira bien. Aider un enfant qui le demande : oui ! Intervenir alors qu’il ne vous a pas sollicités, ou ne pas l’aider lorsqu’il le demande : non. À lire : « L’Enfant » de Maria Montessori qui explique bien comment l’enfant est parfaitement capable de prendre en main ses apprentissages si l’adulte lui aménage un environnement adéquat.
Bien sûr, ce n’est pas facile tous les jours de répondre aux 50 « papa/maman » par minutes de votre bambin ! Ni à ses pleurs nocturnes (pour ça, le cododo fonctionne très bien quand même). Nous restons des êtres humains et nous avons, souvent, un temps limité. Quelques astuces qui me sont très utiles :
– je garde en tête que c’est moi qui ai choisi de faire un enfant, donc ce n’est pas lui qui s’est imposé à moi mais bien moi qui l’ai fait venir au monde alors qu’il n’avait rien demandé (à se répéter chaque fois que votre enfant fait tomber son verre pour la 10 ème fois / vous tire le short jusqu’aux genoux pendant que vous faites la cuisine / se réveille pour la 5ème fois de sa sieste pendant que vous regardez votre série préférée – rayez la mention inutile) (vous voyez bien que je suis une vraie, hein? )
– je me rappelle de temps en temps qu’il grandira trop très vite et qu’il finira par me quitter et là je ne saurai plus quoi faire de mon temps libre (chienne de vie ! Pourquoi on commence pas par la retraite !?) donc je profite à fond de mon temps avec lui.
– je passe le relais quand je sens que j’ai besoin d’air.
Aller, on respire et carpe diem 😉